IMANE AYISSI
Imane Ayissi, crée des pièces de haute-couture et du prêt-à-porter haut de gamme.
Né au Cameroun dans une famille d’artistes et de sportifs, il commence une carrière de danseur et collabore avec des chorégraphes et artistes internationaux, notamment Patrick Dupond. Dans le sillage d’une mère Miss Cameroun, il devient styliste pour le plus grand atelier de fabrication de prêt-à-porter du pays.
Il s’installe à Paris au début des années 90 et commence une carrière de mannequin et défile pour Dior, Lanvin, YSL, Valentino, Givenchy, Cardin, Montana. Il prête aussi son image à des campagnes de publicités et de nombreux éditoriaux de mode. C’est à cette époque qu’il décide de se consacrer pleinement à son travail de couturier.
Habitué des Fashion Weeks africaines (le Fima, Arise à Lagos au Nigéria…), il a aussi présenté ses collections à Rome dans le cadre d’AltaRoma. Mais c’est à Paris, pendant la semaine de la Haute-Couture parisienne, qu’il présente ses nouvelles collections chaque année.
Collection SS18 HEROES
L’inspiration de départ de cette collection vient du peuple Herero de Namibie et en particulier d’un livre de Jim Naughten intitulé « conflict and Costume ». Dans ce livre on peut admirer les robe victoriennes en patchwork des femmes Herero faites de centaines de pièces de tissu assemblées comparables à de véritables robes de Haute Couture. De la Haute Couture Africaine ?
Mais cette allure théâtrale cache une histoire dramatique car les Herero ont été victimes à partir de 1905 de ce qu’on considère comme le premier génocide du 20ème siècle, perpétré par le colonisateur allemand. Le paradoxe est que l’identité vestimentaire si particulière de ce peuple est en fait une appropriation de l’apparence du colonisateur, de l’ennemi, qui est ensuite détournée. N’est-ce pas ce que fait sans cesse la mode ?
De Herero à Héro il n’y a que quelques lettres de distance qui traduisent le fait que parfois les victimes de l’histoire en deviennent les héros, d’où une exploration dans cette collection de ce qui pourrait être le costume de super heros africains.
Aujourd’hui la mode n’a plus de frontières, cette collection d’été comprend des silhouettes pour l’hiver, des pièces Couture (certaines robes sont faites de 238 pièces) et du prêt-à-porter, des vêtements très quotidiens et des robes du soir.
Certains tissus ont été teints ou fabriqués artisanalement au Cameroun mais aussi en Chine, ou proviennent de tisseurs français ou italien, un grand nombre de tissus sont des tissus organiques (chanvre, coton biologiques…)
Collection SS17 Asseulènn
Dans notre monde contemporain culturellement divers mais ouvert et où il est plus facile de voyager, les humains se croisent dans le monde comme dans les rues d’une ville, sans toujours se rencontrer.
C’est cette idée du croisement moderne (Asseulènn dans la langue natale d'Imane) qui a inspiré cette collection. Les différents tissus à carreaux servant de métaphore à divers croisements.
Une collection où se croisent donc la Couture et le sportswear, le masculin et le féminin, l’été et l’hiver, le neuf et l’ancien, où des cotonnades teintes artisanalement au Cameroun rencontrent des tissus techniques, où des bandes de soie pour kimono japonais vintage rencontrent des bandes de Kita Ivoirien, où du luxueux taffetas de soie se confronte à de très précieux Kentés Ewe du Ghana...